Histoire de Malte

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Un peuple méconnu

Avant l'ère glaciaire, l'archipel maltais formait un isthme entre l'Europe et l'Afrique. Au moins 36 espèces d'animaux préhistoriques, tels que des éléphants nains et des hippopotames, y vivaient. Après la remontée des eaux, l'isthme s'est transformé en chapelet d'îles. On ne sait quelles espèces survécurent, mais on soupçonne la présence d'une flore et d'une faune abondantes à l'époque de l'arrivée par bateau des premiers Siciliens, vers - 5200. Ces derniers importaient silex et obsidienne de leur patrie voisine, afin de fabriquer des outils, mais aussi animaux et semences, indispensables à leur survie. Il est probable que ces premières communautés d'agriculteurs aient été animées de croyances spirituelles. On a retrouvé dans le site de Skorba des fragments des plus anciennes représentations de formes humaines : ce sont des figurines féminines facilement reconnaissables, sublimant la femme et indiquant probablement le culte de la " déesse mère ", ou représentant le symbole de la fertilité. On ignore ce qui arriva à ces premiers arrivants. Mais vers 3500 av. J.-C.,de nouveaux immigrants, probablement originaires, eux aussi, de Sicile s'installèrent et remplacèrent l'homme néolithique de Malte.

L'énigme des mégalithes

Cette deuxième vague d'immigration a laissé plus de traces visibles. C'est elle qui a érigé les dizaines de temples mégalithiques présents sur Malte et Gozo. Le mystère reste entier quant à leur édification : en effet, comme sur l'île de Pâques, il s'agit de blocs de pierre dun seul tenant, pesant chacun plusieurs tonnes. Quoi qu'il en soit, ce peuple a mystérieusement disparu vers - 2500. Les principaux temples sont ceux de Mnajdra et Tarxien, dans le Sud de l'île de Malte, et Ggantija sur Gozo

Une période de troubles

Malte ne compta aucun habitant jusqu'en - 750. La période historique commence avec l’arrivée des Phéniciens qui ouvre l'Antiquité de Malte en 725 av. J.-C. L'île ne cessa alors de connaître des invasions pendant le moyen âge, du fait de sa position stratégique en méditerranée. Les témoignages de cette époque ne sont pas matériels, mais culturels : de nombreuses villes maltaises possèdent de nos jours encore un nom arabe, et la langue maltaise elle-même puise certaines de ses racines dans l'arabe.

L'antiquité

Elle voit les phéniciens, les carthaginois et les romains laisser leurs empreintes. Des traces que le musée des antiquités de Rabat, montre aux visiteurs curieux. Il ne faut pas manquer les magnifiques mosaïques qui témoignent de l'opulence de Malte durant l'occupation romaine. Mais cette époque marque aussi l'ère chrétienne sur Malte. En effet, c'est vers 60 après J.C., que l'embarcation qui mène l'apôtre St Paul à Rome en tant que captif, échoue. De ce séjour, date la christianisation de l'archipel maltais. De nombreuses catacombes bien conservées et décorées rappellent les premiers temps d'une religion qui allait devenir officielle au IVème siècle. 

Le moyen âge

Après la chute de l’Empire romain, les îles furent livrées aux Vandales, aux Ostrogoths, puis aux Byzantins (en 533), avant d'être envahies par les Arabes en 870. La présence arabe fut déterminante pour les Maltais qui s’arabisèrent et s'islamisèrent (avant de se rechristianiser plus tard). Encore aujourd’hui, les Maltais parlent une langue — le maltais — à base d’arabe maghrébin. La conquête arabe prit fin en 1091 lorsque les îles de Malte furent conquises par le Normand Roger Ier, comte de Sicile.

C'est au cours de cette période de quatre siècles que s'installèrent des Italiens et des Siciliens, ainsi que des Génois et des Catalans, tous rapidement assimilés par la population locale. En 1249, l'empereur Frédéric II expulsa les derniers musulmans de Malte, mais il est probable que beaucoup de musulmans préférèrent se convertir au christianisme plutôt que de s'exiler.  C'est ce qui explique que la langue arabe ait pu se maintenir aussi aisément à Malte, dont la population se christianisa complètement. Pendant cette longue période sicilo-italienne, les Maltais empruntèrent massivement une partie de leur vocabulaire au sicilien et à l’italien. Périodiquement, des pirates maltais faisaient des razzias chez les Arabes du Maghreb (Algérie et Tunisie) afin de les réduire à l'esclavage sur l'île. Dans les documents officiels, le latin et le sicilien demeuraient les seules langues écrites, le maltais étant limité aux communications orales.

Les Chevaliers de l'Ordre de Saint Jean.

L'ORDRE HOSPITALIER DE ST JEAN DE JERUSALEM

En 1048, des moines créent un "hospital'' pour les pèlerins, à Jérusalem. Nous sommes en pleine croisade et de nombreux seigneurs vont être attirés par cet ordre dont l'idéal est le dévouement, n'excluant pas le recours aux armes. Ces moines soldats resteront en terre sainte jusqu'à la fin des croisades. C'est à Chypre qu'ils s'installeront après la chute de Jérusalem, puis à Rhodes jusqu'à ce que les Ottomans prennent l'île au bout d'une longue lutte. Devant la bravoure de ces chevaliers, Charles Quint leur offre en 1530 l'archipel maltais.

Lorsque les galères de l'Ordre arrivèrent dans ce qui devait s'appeler plus tard le Grand Port, l'archipel entra dans une nouvelle ère qui allait changer son sort pour toujours. Pendant les deux siècles et demi qui suivirent, Malte joua ainsi un rôle significatif dans les évènements qui façonnèrent la région.
Les plus fabuleux personnages de la Chrétienté donnèrent tout d'abord à l'archipel un symbole :la Croix de Malte à huit pointes. L'île fut le lieu d'une transformation d'envergure, à mesure que de nouvelles villes surgissaient et que des fortifications imprenables s'élevaient. Malte devint ainsi un centre actif de commerce et vit une floraison sans précédent des arts.
Après le Grand Siège de 1565 face aux Ottomans, Malte acquit une notoriété plus forte encore. La construction de La Valette démarra, afin de remplacer l'ancienne capitale, Mdina, qui n'avait pas d'accès direct à la mer.
L'ère glorieuse de l'Ordre des Chevaliers de St Jean à Malte prit tragiquement fin en 1798 lorsque le Grand Maître Ferdinand de Hompesch capitula devant Bonaparte. Pourtant, l'héritage des Chevaliers survécut à leur présence : il peut aujourd'hui être admiré dans les nombreux chefs d'œuvre de l'art et de l'architecture aux quatre coins de Malte, spécialement à La Valette et aux Trois Cités.

Les Français à Malte

La domination française de l'archipel de Malte fut courte et turbulente. L'arrivée des français en 1798 semblait pourtant promettre tout autre chose, puisque Bonaparte et ses troupes furent initialement chaleureusement accueuillis par les Maltais. Cependant, cet accueil provenait davantage d'un mécontentement grandissant vis à vis du maître de l'heure, l' Ordre de Saint-Jean, que d'un quelconque enthousiasme pour les idéaux de la Révolution Française.
L'invasion de Malte par Bonaparte faisait partie de son plan stratégique destiné à conquérir l'Egypte, pour gagner par la suite l'Inde et les colonies d'extrême orient de l'Empire Britannique.
Désireux de contrôler les imposantes fortifications et les ports de Malte, Bonaparte fit en sorte de mettre de son côté Chevaliers et habitants de l'archipel. Ces derniers communiquaient des informations et étaient prêts à promouvoir un mouvement d'inspiration populaire contre l'Ordre de Saint-Jean et son style de gouvernement aristocratique.
Le manque de moyens, les traîtres parmi l'état major et la confusion générale conduisirent à la capitulation de l'Ordre dans les jours qui suivirent. L'archipel de Malte s'ajoutait aux autres conquêtes de Bonaparte.
Les réformes radicales introduites par les nouveaux maîtres furent très vite jugées excessives par la population locale, toujours largement dominée par deux institutions (l'aristocratie et l'Eglise) et fidèle aux deux. Ensemble, la Noblesse et le peuple commencèrent à voir dans les lois Napoléoniennes une attaque contre leur Eglise adorée, totalement à l'encontre de leur style de vie traditionnel.

Dans les trois mois qui suivirent l'invasion française, les Maltais se révoltèrent et forcèrent les occupants à se retirer derrière les fortifications de La Valette et des Trois Cités. Les français y restèrent jusqu'en septembre 1800 avant de capituler devant les forces britanniques appelées à la rescousse par les Maltais pour les aider à gagner leur liberté.

La domination britannique

La période britannique occupe une place d'importance dans l'histoire de Malte. Sur l'archipel, l'influence britannique se fait sentir dans bien des aspects de la vie quotidienne : ainsi, l'anglais est langue officielle. Il existe par ailleurs des liens très forts en matière de commerce et de tourisme avec la Grande Bretagne et à Malte, vous pourrez toujours admirer dans les rues les célèbres boîtes aux lettres et cabines téléphoniques londoniennes.
Après avoir aidé les Maltais à expulser les Français, les Britanniques se retrou-vèrent officieusement souverains de l'archipel, mais hésitèrent à garder ce territoire.
Le traité d'Amiens en 1802 stipulait en effet que Malte reviendrait de nouveau aux Chevaliers de l' Ordre de Saint-Jean, mais la majeure partie de la population n'était pas disposée à retrouver ses anciens maîtres et demanda à rester sous protection britannique. En fait, la paix d'Amiens ne dura pas, les guerres Napoléoniennes reprirent de plus belle et les Britanniques s'engagèrent dans la défense de Malte. Finalement, le traité de Paris établit définitivement la souveraineté britannique sur l'archipel en 1814.
Malte occupe alors une place d'importance au sein de l'Empire Britannique : c'est une place forte stratégique en Méditerranée, qui sert également de base à l'expansion vers l'Est de l'Empire.
A travers le cycle des temps de guerres et de paix, le destin de Malte est intimement lié à celui de la Grande Bretagne. Cela ne fut jamais plus évident que pendant la Deuxième Guerre Mondiale, lorsque l'archipel joua un rôle primordial dans le théâtre des opérations de guerre en Méditerranée.

Auparavant, le rôle de l'archipel durant la Première Guerre Mondiale, en tant que base de ravitaillement et lieu de convalescence pour les blessés et malades, lui avait valu le titre d' "Infirmière de la Méditerranée".

Un destin autonome

Après guerre, le mouvement en faveur de l'auto-détermination s'amplifie et Malte se voit enfin accorder son indépendance, le 21 septembre 1964. Les forces britanniques restent postées à Malte jusqu'au 31 Mars 1979, date de la fermeture définitive de leurs bases militaires. L'archipel fait alors partie du Commonwealth.

En 2004, Malte a rejoint l'Union Européenne, preuve que la diversité ethnique qu'elle a connue lui a été favorable économiquement et politiquement...

 

Quelques repères

5200 av JC - Traces des premiers hommes venus de Sicile.

4000 à 3000 av JC - Edification des temples mégalithiques.

700 à 218 av JC - Epoque phénicienne puis carthaginoise.

218 av JC - Malte est intégrée à la république de Rome.

60 après JC - Saint Paul fait naufrage à Malte et évangélise l'île.

395-870 - Domination de Byzance.

870 - Invasion des Arabes venus de Sicile.

1090 à 1530 - Domination normande puis souabe, angevine et aragonaise.

1530 - Charles-Quint cède Malte à l'ordre hospitalier de Saint Jean de Jérusalem.

1565 - Les chevaliers de l'ordre de Malte repoussent l'assaut des Ottomans, stoppant ainsi leur expansion en méditerranée.

1566 à 1571 - Construction de la nouvelle capitale : La Valette.

1798 - Bonaparte s'empare de Malte, sur la route de l'Egypte.

1800 à 1964 - Malte passe sous le protectorat de la couronne d'Angleterre et devient une colonie britannique.

1964 - Etat indépendant, membre du commonwealth.

1974 - Naissance de la république : premier président maltais.

2004 - Entrée de la république maltaise dans l'Union Européenne.

 

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